Le chef du parti Jil Jadid Soufiane Djilali « Des législatives anticipées pourraient avoir lieu, au plus tard, en juin 2021 »
- Nawel THABET
- 19 février 2021
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Propos recueillis par Nawel Thabet / Medianawplus
Pour le chef du parti de l’opposition Jil Jadid Soufiane Djilali, l’épisode de la maladie du président de la République Abdelmadjid Tebboune, est clos.Et place maintenant aux réformes annoncées, afin d’établir une vraie démocratie comme en rêvent les algériens.
Il pense, dans une interview accordée à Medianawplus, que les élections législatives anticipées pourraient, se tenir, au plus tard, en juin 2021.
Par ailleurs, le chef du parti Jil Jdid, espère à la veille du deuxième anniversaire du Hirak, que ce dernier s’investisse dans la vie politique et publique.
Le président Abdelmadjid Tebboune a lancé , samedi 13 février juste ,après son retour d’Allemagne, des discutions avec les chefs de partis politiques de l’opposition du pays. Comment traduisez-vous cette démarche ,en tant que président du parti Jil Jadid?
Aussitôt rentré, le président de la République s’est engagé dans une activité soutenue, ce qui signifie que l’épisode de la maladie pour laquelle il a été absent du pays est désormais fermé.
Par ailleurs, le fait que le président commence par des rencontres avec les responsables des principaux partis politiques de l’opposition, signifie clairement qu’il veut conforter le dialogue comme un outil de travail. Il écoute la classe politique et s’est ouvert à l’opposition.
Enfin, j’ai compris, qu’il entend poursuivre les réformes annoncées, et commencer, par construire les nouvelles institutions que tout le monde souhaite ,démocratiques et légitimes.
Quels sont les principaux points évoqués pendant ces discutions?
Le premier point concernait le projet de révision de la loi électorale. Nous avons eu un échange et il a pris note. Il n’avait pas encore pris la décision finale sur certains points, dont la question des 4 % que nous avons soulevé, et qui, de notre point de vue, ne permet pas de construire une nouvelle Algérie, en faisant ainsi référence à des résultats d’élections organisées sous l’ancien régime et qui, de notoriété publique, avaient été trafiquées.
Naturellement, ces discussions autour de la loi électorale ont pour objectif l’organisation d’élections législatives anticipées qui pourraient avoir lieu, au plus tard, en juin 2021. Le calendrier n’est pas encore fixé, le président ne m’en a pas fait part, mais j’ai compris que ca sera assez rapide. Des élections locales anticipées sont également prévues avant la fin de 2021.
Nous avons également réaffirmé notre position appelant à des mesures d’apaisement. Enfin, et dans cette discussion assez longue que nous avons eue, je me suis permis de dire au président mon sentiment sur ce qui se passait dans la réalité, les difficultés que rencontraient les citoyens, les problèmes de justice et de bureaucratie, la corruption, le fonctionnement de l’économie algérienne, la dévaluation du dinar…
Pensez-vous que le président Tebboune détient une nouvelle stratégie pour construire ce qu’il appelle » La nouvelle Algérie » ?
Le président de la République décline la feuille de route qu’il a publiquement annoncé dès sa prise de fonction et dont il m’avait parlé lors de notre 1er entretien en janvier 2020.
Au nombre des réformes sur lesquelles il s’est engagé, il avait dit qu’il souhaitait renouveler les assemblées élues pour leur donner légitimité et représentativité après avoir fait adopter par les Algériens une nouvelle Constitution qui consacre plus de libertés, réponde aux revendications du Hirak et permet d’engager le pays sur la voie de la construction de l’État de droit. C’est cette démarche que nous avons soutenue en ayant choisi de répondre favorablement a l’offre de dialogue proposé.
Malheureusement, ces réformes urgentes ont connu un retard dû à la pandémie et à la maladie du président, même si la révision de la Constitution a pu être menée à son terme.
Maintenant que l’épisode de santé est clos, le président reprend le cours des réformes annoncées.
Pensez- vous que le président Tebboune va annoncer des mesures fortes pour aller plus loin et créer la fracture avec l’ancien régime Bouteflika afin d’apaiser la scène politique en Algérie, ou, c’est juste des manipulations politiques, à la veille du second anniversaire du Hirak?
Il me semble que le président Tebboune a tiré les enseignements du Hirak et il réitère à chaque occasion sa volonté d’aller le plus loin possible dans la concrétisation des revendications du Hirak pour l’établissement d’un Etat de droit. Petit à petit, les fondamentaux commencent à se dessiner, en particulier après l’adoption de la nouvelle constitution en novembre dernier.
A Jil Jadid, nous avons toujours dit que si, sur la base de cette profession de foi, nous avons accepté le dialogue destiné à concrétiser les revendications du Hirak, nous avons toujours dit aussi que nous jugerons sur pièce chaque pas et chaque acte. En disant cela, nous ne restons pas inactifs. Nous agissons pour que le pouvoir s’ouvre à la société politique et accède à ses demandes légitimes ,dont ,l’ouverture du champs politique et médiatique. La responsabilité d’une classe politique sérieuse et engagée en faveur du changement réel,est de s’impliquer effectivement et de ne pas être dans une posture attentiste qui laisse le champ libre aux apprentis sorciers et aux nihilistes de tous bords, sans parler des partis de l’ancien régime. C’est la raison pour laquelle nous ne cessons de répéter que le Hirak doit s’orienter vers l’investissement de la vie politique et publique.
Quant aux grandes réformes, elles démarreront après l’élection du nouveau parlement élu dans la transparence, et avec un gouvernement légitime, même si cela n’empêche pas qu’entre-temps, il y ait tout le travail de préparation en amont.