Visite d’Emmanuel Macron en Algérie : la diaspora appelle le président français à « ne pas occulter » la « dégradation » des droits humains

Une douzaine d’organisations de la diaspora algérienne exhortent Emmanuel Macron à «ne pas occulter» lors de sa visite en Algérie la question de la «dégradation» des droits humains dans ce pays et «à ne pas cautionner cette dérive despotique du régime algérien», dans une lettre ouverte. Le président français se rendra de jeudi à samedi en visite officielle en Algérie.

« Nous, organisations de la diaspora algérienne en France, espérons que cette visite sera fructueuse pour les deux pays, l’Algérie et la France fortement liés par l’histoire, la géographie, la culture, la langue et tous les échanges et partenariats tissés depuis l’indépendance. »

« Un sujet grave » qui ne doit pas être oublié. Dans une lettre ouverte, une douzaine d’organisations de la diaspora algérienne exhortent Emmanuel Macron à « ne pas occulter » lors de sa visite en Algérie, du jeudi 25 au samedi 27 août, la question de la « dégradation » des droits humains dans ce pays, et « à ne pas cautionner cette dérive despotique du régime algérien ». 

Treize organisations – parmi lesquelles Debout l’Algérie, Action citoyenne pour l’Algérie, Groupe Algérie Droit Devant, le Collectif des Familles de disparus en Algérie ou la Coordination des Algériens du monde – ont envoyé, samedi, au président français cette lettre ouverte, dont Medianawplus a eu connaissance dimanche 21 Août.

Ces organisations disent « espérer » que cette visite « sera fructueuse pour les deux pays, fortement liés par l’histoire, la géographie, la culture, la langue et tous les échanges et partenariats tissés depuis l’indépendance », déclarent-elles dans la lettre ouverte. Sur la situation des droits humains, elles affirment néanmoins que « près de dix mille arrestations suivies d’au moins un millier de détentions provisoires abusives en violation du code pénal sont à l’actif de ce régime depuis le début » des manifestations prodémocratie du Hirak, en 2019.

Selon les signataires de la lettre, « la réponse des autorités algériennes aux aspirations populaires a été une politique répressive inédite ». Aujourd’hui, « les quelques acquis (…) sur la liberté d’expression, d’organisation, de manifestation, de presse et de l’activité politique sont en net recul, voire en voie de disparition ». 

La « diaspora algérienne n’est pas épargnée en raison de son implication et de son soutien massif et continu au mouvement populaire », poursuivent les organisations, évoquant des mesures de rétorsion dans les déplacements en Algérie.

« Des voyageurs ayant comme seul tort d’avoir manifesté une opinion, ont été victimes d’arrestations et de décisions d’interdiction de sortie du territoire algérien. Des activistes, des militants politiques, des journalistes résidant sur le territoire français sont poursuivis par la justice algérienne et leurs familles résidentes en Algérie sont parfois inquiétées », détaillent-elles.

Ces signataires souhaitent l’aboutissement d’un nouveau partenariat responsable “nous appelons ainsi de nos vœux l’avènement d’un nouveau partenariat responsable, apaisé, constructif, basé sur le respect des citoyens et des souverainetés pour le bénéfice mutuel des deux peuples.”

Voici la Liste des organisations signataires :

  • Action citoyenne pour l’Algérie ;
  • Agir pour le Changement et la Démocratie en Algérie ;
  • Action-Détenus ;
  • Algeria Democraty ;
  • Collectif Groupe Algérie Droit Devant ;
  • Collectif pour une Alternative Démocratique et Sociale en Algérie (CADSA – Marseille) ;
  • Collectif des Familles de disparus en Algérie
  • Collectif Révolution du sourire ;
  • Coordination des Algériens du monde ;
  • Debout l’Algérie,
  • Debout l’Algérie Angoulême ;
  • Etudiants Nord Africains de France  ;
  • Riposte Internationale.

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