Énergie: Des « tensions » possibles en cas de journées très froides cet hiver
- Nawel THABET
- 30 août 2022
- Économie, France
- #Energie, #Tensions
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De grands responsables industriels et gouvernementaux français ont échangé sur la situation énergétique du pays, lundi 29 août. « On est capables de couvrir en moyenne l’hiver, le sujet c’est qu’est ce qui passe le jour où il fait très froid », a notamment indiqué Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.
La météo de l’hiver prochain jouera un rôle important dans la sécurité d’approvisionnement énergétique de la France, des journées très froides pouvant conduire à des « tensions » ponctuelles, ont estimé des responsables industriels et gouvernementaux, lundi 29 août 2022.
« Pour l’hiver prochain, nous avons les volumes (de gaz) qui nous sont nécessaires à climat moyen », a estimé la directrice générale adjointe d’Engie, Claire Waysand, lors d’une table ronde organisée par le patronat français.
Mais « pour être sûrs de passer en électricité et en gaz l’hiver, nous avons intérêt à ce que les journées ne soient pas trop fraîches, sinon il peut y avoir des journées pendant lesquelles il y aura des vraies tensions », a ajouté la représentante du premier fournisseur de gaz en France.
« Des heures ou des jours de tension »
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a estimé pour sa part que la météo représentait « le facteur le plus dimensionnant des mois qui viennent ».
« Aujourd’hui ce qui est en cause, c’est des heures ou des jours de tension, ce n’est pas toute la période » hivernale. « On est capables de couvrir en moyenne l’hiver, le sujet c’est qu’est ce qui passe le jour où il fait très froid », a souligné la ministre.
Des craintes sur le gaz russe et l’électricité
Les flux de gaz en provenance de Russie se sont taris et les Européens se préparent à un possible arrêt total.
Les livraisons par le gazoduc Nord Stream 1 seront interrompues du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de « maintenance » selon le géant gazier russe Gazprom. « Il est très difficile de savoir ce qui va se passer après, ça relève de la fiction », a jugé Claire Waysand.
La Première ministre Élisabeth Borne a exhorté lundi les entreprises à agir pour améliorer leur sobriété énergétique, faute de quoi elles seraient les « premières touchées » par des mesures de « rationnement » dans les prochains mois.
La situation est également tendue du côté de l’électricité, en raison de l’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire, notamment pour des problèmes de corrosion.
« On fera le maximum, on se mobilise au maximum pour éviter la panne », a déclaré le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy.
« Nous avons volontairement organisé les choses pour avoir un maximum de réacteurs disponibles […] à partir du 1er décembre et encore davantage à partir du 1er janvier », a-t-il dit.
« Aujourd’hui nous avons mis de côté toutes les chances pour résoudre au mieux le problème qui nous est tombé dessus l’hiver dernier », a-t-il ajouté, en évoquant le problème de corrosion.