Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l’URSS, est mort à 91 ans

C’est une formidable destinée que celle de Mikhaïl Gorbatchev, mort à l’âge de 91 ans. Un provincial, venu du Caucase, à qui une ferveur communiste indiscutable et un entregent qui a fait beaucoup d’envieux auront permis de franchir, très jeune, dans les arcanes verrouillés d’un pouvoir sénile, toutes les étapes menant à la consécration suprême. Un opportuniste audacieux aussi.

Réalisant très tôt l’échec patent – mais non reconnu par ses pairs – du socialisme, il n’a pas tremblé et mis en pratique dès qu’il en a eu le pouvoir des réformes d’inspiration libérale qui vont fissurer le carcan d’un régime autoritaire, figé, improductif et surtout corrompu. Dans la foulée, il mettra également fin, à l’extérieur des frontières de l’URSS, à 70 ans de domination sur des pays asservis par un impitoyable système dictatorial, en laissant se détruire le Rideau de fer et en tirant un trait sur la guerre froide.

Et puis, comme l’apprenti sorcier qu’il était, il finira par être lui-même aspiré par le tourbillon du bouleversement qu’il avait engagé, au point d’être contraint de céder piteusement la place à plus réformiste que lui – du moins pouvait-on le croire à l’époque – en la personne de Boris Eltsine.

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