Persécution des Ouïghours : l’ONU dénonce « de graves violations » des droits humains au Xinjiang
- Nawel THABET
- 1 septembre 2022
- International
- #l'ONU, #la Chine, #la région chinoise du Xinjiang, #Persécution des Ouïghours
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En dépit de l’énorme pression exercée par Pékin, l’ONU a finalement publié son rapport très attendu sur les violations des droits de l’homme dans la région chinoise du Xinjiang. Des crimes contre l’humanité pourraient avoir été commis dans la région, selon les Nations Unies.
Rapport choc de l’ONU. Les Nations Unies ont publié mercredi 31 août son rapport très attendu sur les violations des droits de l’homme dans la région chinoise du Xinjiang, où est persécutée la minorité ouïghoure. Selon ce rapport, de « graves violations » des droits humains ont été commises dans cette région et les accusations de torture, de violences sexuelles au Xinjiang « sont crédibles ».
« L’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire de membres des Ouïghours et d’autres groupes à prédominance musulmane (…) peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l’humanité. »
L’ONU estime que la situation dans la région requiert une attention « urgente » de la communauté internationale.
Un rapport publié en dépit des pressions de Pékin
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, dont Michelle Bachelet a quitté la direction mercredi, a donc publié in extremis ce rapport en dépit des pressions de Pékin. Après une série d’attentats attribués à des islamistes ou des séparatistes ouïghours de 2009 à 2014, la région chinoise fait l’objet d’une intense surveillance. Des études occidentales, fondées sur des interprétations de documents officiels, des témoignages de victimes présumées et des extrapolations statistiques, accusent Pékin d’avoir interné dans des « camps » au moins un million de personnes, majoritairement ouïghoures, d’effectuer des stérilisations et avortements « forcés » ou encore d’imposer du « travail forcé ».
Le contenu de ce rapport était jusqu’ici bien gardé. Le gouvernement américain avait accusé Pékin de « génocide » au Xinjiang. En janvier, l’Assemblée nationale française, emboîtant le pas à la représentation du Royaume-Uni, des Pays-Bas ou encore du Canada, avait elle aussi qualifié de « génocide » le traitement des Ouïghours par la Chine. Pékin n’a cessé de répéter tout le mal qu’elle pensait de ce rapport avant sa parution. « Le soit-disant problème du Xinjiang est un mensonge totalement fabriqué et politiquement motivé », qui freine le développement de la Chine, avait assuré l’ambassadeur chinois Zhang Jun.