Migrants: Gérald Darmanin appelle les Britanniques à « changer »
- Nawel THABET
- 14 novembre 2022
- France
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« Les Britanniques doivent changer pour éviter de demeurer une terre d’attraction. Ils doivent d’abord modifier les règles de leur marché du travail puisqu’on peut travailler sans papiers au Royaume-Uni », juge Gérald Darmanin.
« Ils ont besoin d’une relation normale avec l’Union européenne, d’un traité, jamais mis en place par Boris Johnson », ex-Premier ministre britannique, « pour déterminer les règles d’entrée des étrangers », ajoute le ministre, plaidant pour l’instauration par Londres de « voies légales d’immigration ».
« Leur absence favorise le travail au noir et les passages en small boats », ces embarcations de fortune convoyant les migrants du littoral nord de la France vers les côtes anglaises, avance-t-il.
Après le nouvel accord de coopération signé lundi, il souligne aussi la nécessité de « renforcer le travail avec les Belges et les Néerlandais » pour coordonner la lutte contre le trafic migratoire. « Un sommet avec nos partenaires européens et les Britanniques se tiendra dans les semaines qui viennent », annonce-t-il.
Il salue par ailleurs une « avancée importante » dans l’accord conclu, « en matière de coopération judiciaire, d’accès aux données téléphoniques des passeurs et des migrants lorsqu’ils sont débriefés ». « Jusqu’ici, les Britanniques refusaient le partage d’informations. La nouvelle ministre semble mieux le comprendre », relève-t-il.
L’accord prévoit que les Britanniques versent à la France une enveloppe de 72,2 millions d’euros, en 2022-2023, destinés, selon M. Darmanin, à « financer l’augmentation de cent gendarmes, notamment des réservistes, pour porter de 800 à 900 le nombre de policiers et gendarmes déployés sur les côtes ».
« Depuis 2018, les Britanniques ont financé une enveloppe de 200 millions d’euros » et la France « a dépensé, dans le même temps, quatre fois plus », rappelle-t-il.
Interrogé par ailleurs sur un article du Monde, mettant en cause l’attitude des sauveteurs français lors du naufrage qui avait coûté la vie à 27 migrants le 21 novembre 2021, M. Darmanin précise que la cellule de coordination des sauvetages et la préfecture maritime « ne font pas partie » de son ministère.
« Le fond de ma pensée reste le même: si ces personnes étaient dans nos eaux, il fallait évidemment intervenir », ajoute-t-il, se refusant à commenter davantage l’enquête judiciaire en cours sur « ces morts terribles ».