Discours à la Sorbonne d’Emmanuel Macron sur l’Europe : défense, économie, frontières, majorité numérique, énergies…ce qu’il faut retenir
- Nawel THABET
- 26 avril 2024
- France
- #Emmanuel Macron, #Europe, latest, Le discours à la Sorbonne, les élections européennes
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Près de deux heures de discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne sur l’Europe.Le Chef d’État a présenté,ce jeudi 25 avril, sa vision de l’Europe, sept ans après son premier discours au sein de l’université.Un discours pour relancer la compagne européenne de son parti Renaissance et sa tête de liste Valérie Hayer.
<strong>Par Nawel Thabet / Medianawplus
« Malgré les crises, jamais l’Europe n’a autant avancé », a martelé le président de la République, qui s’est félicité d’avoir, avec les autres pays membres, « bâti une vraie stratégie d’autonomie dans des secteurs-clés, des semi-conducteurs aux matières premières critiques ».
Emmanuel Macron a souligné que l’Europe était aujourd’hui « trop lente » et « pas assez ambitieuse » face au « réarmement généralisé du monde ». « Les règles du jeu ont changé », a-t-il indiqué.
Le chef de l’État souhaite de faire de l’Europe le « leader » mondial dans cinq secteurs d’ici à 2030 : l’espace, l’intelligence artificielle, l’informatique quantique, les biotechnologies et les nouvelles énergies.
« Une Europe mortelle »
Le président de la République a averti que le monde a changé et que « Nous sommes dans un moment inédit de bouleversements du monde, d’accélération de grandes transformations ».
Il a appelé à « faire des choix maintenant ». « Notre Europe est mortelle, elle peut mourir. Cela dépend de nous », a martelé Emmanuel Macron.
Pour le chef de l’État trois axes : « Puissance », « prospérité » et « humanisme», sont indispensables pour permettre à « l’Europe d’être un continent qui ne disparaît pas ».
« L’Europe doit protéger ses frontières »
« L’Europe doit protéger ses frontières », en insistant sur « une vraie politique européenne et une vraie coordination »
Et une lutte sans relâche contre le modèle économique des passeurs et des trafiquants d’êtres humains », a-t-il expliqué.
Emmanuel Macron a affirmé que l’Europe devait « revoir son modèle de croissance » et améliorer sa compétitivité et son attractivité si elle voulait se tenir aux côtés des autres puissances mondiales,
comme la Chine et les États-Unis. « Notre modèle économique n’est plus soutenable », souhaitant désormais « bâtir un nouveau paradigme de croissance et de prospérité ». Pour ce faire,Emmanuel Macron propose de « produire plus, et vert »,la transition écologique étant une opportunité de réindustrialisation pour l’Europe selon lui. Aussi, il a appelé à un « choc d investissements collectif », afin de « réussir à doubler la capacité d’actions financières de notre Europe ».
Le président de la République Emmanuel Macron a plaidé pour que la majorité numérique dans l’UE sera imposé à 15 ans.
« Avant 15 ans, il doit y avoir un contrôle parental sur l’accès à cet espace numérique », a-t-il déclaré. « Parce que c’est un accès, si on n’en contrôle pas les contenus, qui est le fruit de tous les risques et des déformations d’esprit, qui justifient toutes les haines », a ajouté le président.
N’envoyons plus nos enfants et adolescents dans la jungle : mettons en place, en Européens, la majorité numérique à 15 ans.
pic.twitter.com/D9Uc7XiG0b— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 25, 2024
L’inscription de l’IVG dans la charte des droits fondamentaux de Sur le volet social, Emmanuel Macron a aussi affirmé vouloir « inscrire I’IVG dans la charte des droits fondamentaux » de l’UE. « L’égalité entre femmes et hommes au sein du projet humaniste, de ce qui fait l’Europe », a-t-il souligné, alors que le Parlement européen a adopté mardi la première législation européenne pour lutter contre les violences faites aux femmes, rapporte Euractiv.
N’envoyons plus nos enfants et adolescents dans la jungle : mettons en place, en Européens, la majorité numérique à 15 ans.
La nécessité de renforcer laIL a appelé à renforcer les conditions d’accès aux aides européennes en cas de non-respect de l’Etat de droit, comme c’est le cas pour la Hongrie. Pour donner « plus de vigueur au dèmos [peuple] européen », il a réitéré sa proposition de développer des listes européennes transnationales lors des élections.
Le chef de l’Etat a aussi rappelé son engagement pour la fin de la prise de décision à l’unanimité au Conseil européen.
« On ne peut pas avoir des instances qui décident de plus en plus de choses, avec une participation qui reste au niveau de 1979 », a-t-il jugé. Pour renforcer les liens entre citoyens de l’UE, il a proposé de faire de la chaîne franco-allemande Arte « la plateforme de tous les Européens » et de connecter toute l’Europe en train, « un projet de connexion aussi culturel »La volonté de renforcer l’Europe de la défense
Le président a détaillé les risques qui menacent l’Europe, citant la guerre en Ukraine et la Russie « qui ne veut plus nous dire quelle est sa limite ». Appelant à une Europe « puissante », Emmanuel Macron a appelé à renforcer encore sa défense, au sein de l’Otan, évoquant au passage la possibilité pour elle de se doter d’un bouclier antimissiles.
Il a annoncé qu’il allait inviter les Européens à bâtir un « concept stratégique » de « défense européenne crédible ». Il a aussi exhorté l’Europe à renforcer son industrie de défense et plaidé pour un « emprunt européen » pour l’achat d’équipements, un sujet de crispation avec Berlin.Un appel à « retrouver la maîtrise de nos frontières » et à « l’assumer »
Emmanuel Macron a appelé l’UE à « retrouver la maîtrise de [ses] frontières », après avoir mentionné l’adoption du Pacte sur la migration et l’asile par le Parlement européen il y a quelques semaines. « Si nous voulons résister à ce changement de règles, à cette escalade de la violence, à cette désinhibition des capacités sur notre continent et au-delà, nous devons nous adapter en termes de concepts stratégiques, de moyens, et nous devons retrouver la maîtrise de nos frontières pleinement, entièrement et l’assumer », a-t-il déclaré.
Il a évoqué la création d’une « structure politique » qui permettrait de prendre, entre
« pays qui la partagent », « des décisions » sur
« les sujets d’immigration, de lutte contre la criminalité organisée, de terrorisme, de lutte contre le trafic de drogue ou la cybercriminalité ».les nationalistes dans le viseur
À un mois et demi des prochaines élections européennes.Le chef de l’État a accusé les nationalistes de vouloir rester dans « l’immeuble » européen sans « payer le loyer » ni respecter les « règles de copropriété ».
Faisons-nous la promesse de nous battre ardemment pour choisir notre avenir. pic.twitter.com/cD6BrMRYim
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 25, 2024
« Tous les nationalismes à travers l’Europe n’osent plus dire qu’ils vont sortir de l’euro et de l’Europe. Mais ils nous ont tous habitués à un discours qui est le ‘oui mais’, qui est de dire: J’empoche tout ce que l’Europe a fait, mais je le ferai en ne respectant pas les règles », a souligné le président.
« Le risque, c’est que tous les autres sont en train de devenir timides en disant: Les nationalistes, les anti-Européens sont très forts partout' » alors que la réponse face aux craintes est « dans l’audace »,a expliqué le Chef d’État.