De Paris 2024 à Los Angeles 2028 : les paralympiques Blésois Benjamin Pillerault et Sylvain Noël racontent leur épopée et visent l’avenir
- Nawel THABET
- 6 octobre 2024
- Centre Val de Loire, Sports
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Benjamin Pillerault et Sylvain Noël, les deux athlètes paralympiques de Loir-et-Cher, ont partagé leurs expériences uniques des Jeux de Paris 2024. Leur récit, empreint d’émotions et de réflexions, offre un aperçu intime de cette aventure sportive exceptionnelle.
Par Émilie Marmion
C’est en marge de la fermeture de l’espace « Le Rendez-vous des jeux » à Blois, proposé par le Conseil départemental de Loir-et-Cher que nous avons retrouvé Benjamin Pillerault et Sylvain Noël, les deux athlètes paralympiques que nous avons suivis pendant plusieurs semaines.
De la cérémonie d’ouverture à celle de clôture, en passant par leurs matchs, ils nous racontent tout sur leurs ressentis durant la compétition. Tous deux savaient que ces Jeux olympiques et paralympiques à domicile allaient être impressionnants, mais ils étaient loin de s’imaginer à quel point, d’autant qu’ils y participaient pour la première fois.
Dès la cérémonie d’ouverture des JO paralympiques, ils ont été plongés dans le bain. « C’est dingue », témoigne Sylvain Noël, qui en a profité jusqu’au bout de la nuit. « J’ai de la chance, car je ne jouais pas le lendemain. » Au-delà de la fête et des spectacles, il retiendra ce moment particulier, celui où son compagnon pongiste Fabien Lamiraud s’écarte discrètement de lui pour aller ensuite enflammer la vasque.
Dans le cortège des athlètes, il y avait aussi Benjamin Pillerault, qu’on a aperçu en tête avec ses lunettes de soleil. « En fait, tous les éclairages sont poussés à fond pour les retransmissions TV, j’avais tellement mal aux yeux à la fin de la journée d’entraînement que j’ai gardé les lunettes le soir. On était un peu aveuglés par ces jeux de lumière. »
Côté compétition, tous deux sont repartis un peu frustrés de leurs matchs. Notamment Sylvain qui a été éliminé dès le premier tour : « Je savais que ça allait être compliqué, car mon adversaire était de taille, mais c’est le jeu du tirage au sort. »
Il avoue avoir été quelque peu déstabilisé par l’ambiance du public, très énergisante, laissant peu de place à des phases de concentration. « Avoir autant de supporters, c’est cool. On ne peut pas empêcher les gens de nous encourager, c’est à moi d’apprendre à mieux canaliser cette énergie. »
Même réflexion du côté de Benjamin, qui a vu certains de ses coéquipiers se faire happer par le public : « J’ai vite compris que si tu n’étais pas focus dès le départ, la pression allait être compliquée à gérer. Malheureusement, nous n’avons pas tous réagi de la même façon et au même moment. » Agacé après ses deux premiers matchs, il s’est dit plutôt satisfait en fin de compétition : « On a montré ce qu’on pouvait faire. On sait ce qu’il faut améliorer pour la suite. »
La suite est d’ailleurs tout prochainement puisque l’équipe de France de paravolley enchaîne sur le championnat d’Europe dès le mois de novembre ! Quant à Benjamin, il se projette déjà pour les JO 2028 : « Cette expérience a mis en valeur notre sport. Nous avons déjà une dizaine de contacts de personnes souhaitant le pratiquer dans les clubs. Reste à voir comment la fédération va évoluer et moi également personnellement. Je me donne un an pour trouver un meilleur équilibre entre vie personnelle, professionnelle et sportive. »
Un travail opéré il y a déjà plusieurs années par Sylvain Noël l’a conduit à faire des choix parfois compliqués pour se donner les moyens de réussir. Un pari gagnant puisque, en changeant de club et donc de région de rattachement sportif, il a pu accéder à son objectif qui était de participer aux JO. D’ailleurs, galvanisé par cette expérience, il envisage lui aussi ceux de Los Angeles en 2028 : « Je ne peux pas rester sur cette unique participation ; un seul match, c’était un peu court », argue-t-il en rigolant.
Les Jeux de Paris 2024 ont non seulement été une vitrine pour leurs sports respectifs, attirant de nouveaux pratiquants, mais aussi un tremplin pour leur carrière future. Leur récit inspire et montre que l’aventure paralympique ne fait que commencer pour ces athlètes blésois.