Centre-Val de Loire : l’essor des matériaux biosourcés dans l’impression 3D

L’impression 3D, qui est une technologie considérée comme assez vertueuse pour l’environnement, poursuit aujourd’hui son développement, notamment grâce aux matériaux biosourcés, très prisés dans certains secteurs d’activité.

Par Émilie MARMION / Medianawplus

Depuis une dizaine d’années, de plus en plus de professionnels font appel à l’impression 3D. De la conception de prototypes pour l’aéronautique à la création de sculptures, en passant par la fabrication de pièces de rechange pour l’industrie, cette technologie a révolutionné toutes les branches d’activité. Aujourd’hui, elle est devenue une solution intéressante pour lutter contre l’épuisement des ressources et l’obsolescence programmée. Gabrielle Sebti, gérante de l’entreprise MYAGO 3D, témoigne : « Autrefois, lorsqu’on ne trouvait plus une pièce de rechange, on changeait l’appareil entier. Dans l’industrie, si le fournisseur décidait d’arrêter de fabriquer un élément en particulier, cela revenait à changer toute une machine, aujourd’hui, les industriels me contactent pour faire fabriquer la pièce ».
Installée depuis plus de trois ans dans la région Centre-Val de Loire, l’entreprise propose ses services d’impression 3D auprès des professionnels de diverses branches d’activité : l’industrie, la santé et la communication. Les matières plastiques qu’elle utilise sont aux trois quarts d’origine biosourcée, c’est-à-dire constituées à base de fécule de maïs, de roseaux, d’algues ou d’huiles végétales comme le ricin, appelées communément PLA dans le jargon. Selon les caractéristiques attendues, notamment de résistance, d’autres éléments vont pouvoir entrer dans la composition, comme du bois, des coquilles d’huîtres, des drèches de houblon. « Et lorsque ces substances ne sont pas en capacité de répondre aux besoins des clients pour des questions réglementaires, je passe sur des matières recyclées comme du polymère à base de bouteilles en plastique recyclées », précise Gabrielle Sebti.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas difficile de trouver des fournisseurs français ; la dirigeante travaille avec plusieurs d’entre eux, capables de lui fournir des fils d’impression adaptés à ses machines.
La filière française est en plein essor, notamment dans le nord et l’ouest de la France, où le circuit court fonctionne bien. « Je travaille par exemple avec un fabricant normand qui récupère le marc de café des restaurants pour ensuite l’agglomérer à la fécule de maïs », explique Gabrielle Sebti.
En misant sur des matériaux biosourcés, MYAGO 3D imprime ainsi sa marque de fabrique et se distingue de ses confrères. « Dans les métiers du design et des objets publicitaires, l’écoresponsabilité est même le critère qui prime. Ils font appel à mes services justement parce que j’utilise des matériaux biosourcés, c’est ce qu’ils mettent en avant auprès de leurs clients », insiste-t-elle.
L’impression 3D n’a donc pas fini de se développer, d’autant que les outils d’impression évoluent pour s’adapter à de nouvelles matières, notamment d’origine végétale.

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